Rubrique consacrée aux contributions des collègues enseignants (réflexions pédagogiques/didactiques/ projets pédagogiques/ modules/ fiches de préparation/ articles/ textes libres/ poèmes...)
POURQUOI...?
Imane
Hicham.l
Première danse
La citadelle accueille la pluie Du printemps,
Le vent souffle Répand les odeurs de néroli.
Le soleil n'illumine pas ta soutane de danse.
L'eau se dissémine au sol en mille cliquetis.
Je prévois tes pas sautiller, tes bras se lever
Et tes cheveux noirs comme la nuit voler ;
Mais la musique n'accompagne pas ta joie
Est-ce que la chanson est partie elle aussi ?
Ta première vue tonifie comme les rêves ;
Depuis ton départ j'arrange tant de versets
Ni prière, ni lamentations ne peuvent guère
Calmer ma solitude, ni peupler ton absence.
Elle s'obstine à s'émouvoir sous le crachin
Son corps tenu et demi nu ne tressaille pas
« Toute la chaleur est au fond du cœur »
Disait- elle en baissant ces yeux grandioses
La muraille pleure mais le passant absorbé
Ne se rend pas compte de toute l'aventure ;
De Jade versant des larmes. Amour atroce
Malheureux que ce que nous envisageons.
Elle danse malgré, sous le ciel débonnaire
Elle oublie son mal .je ne te vois pas amant
Au bord de l'Amérique, au désert anhydre
Je ne peux pas dessiner ton visage heureux
Sur ces nuages gris qui couvent notre cité.
Deuxième danse
Devant une fontaine colorée en céramique
Pleine d'eau douce, Jade avance fièrement
Comme une colombe, majestueuse femme
Elle embrasse son chagrin capricieusement
Va-t-elle danser ? Les soirées de la citadelle
Même au printemps ; font transir les mains
De celui qui compose la rime ou frappe fort
Sur un instrument de percussion.
La femme caresse avec ces doigts la surface
De l'eau et baisse la tête, un souvenir....
« Amant, tu me manques » se dit-elle, guette
Le ciel et s'envole comme une colombe
Désaltérée .un silence réchauffe mon dos
Incurvé. Le soir fait descendre un rideau
Large et noir.
Pour qui danseras-tu cette nuit ?
Danse de pleine lune
Une luminescence blanchâtre et radieuse
Absorbe la ville entière. La lune pleine
Chante une longue symphonie compassée
Par la femme. Le silence ; sage ; écoute.
Elle arrive, vêtue d'or et d'étoiles rares.
Ces cheveux ébène se perdent facilement
Les prunelles réverbèrent un jour pieux
Et ces lèvres vivantes débitent des prières
La lune change en une femme diabolique
Qui danse ; pour ensorceler l'amoureux
Et la femme devient souvenir très abstrait
Laquelle des deux ; saura donner la vie
A mon entrain; meurtri par cent requiems?
De langues litanies s'entendent ; de loin
Elles détaillent toutes légendes de guerres
Tout coin de la terre admire tes danses ;
Mon esprit s'émeut à la vue de ce spectre.
La nuit avance vers sa fin, se tait soudain
Jade gambade, joyeuse comme la diète
Féerique. Son amour scinde sa valse, elle
Tourne autour de la lune. Ton absence
Est mon mal lorsque tu rejoins l'horizon
Troisième danse
Ton heure est venue comme jadis
Vers minuit tu te prépares en silence
A ta danse fascinante. Tu te sens chère
Pour ces yeux qui ne se fermeront guère
Personne ne voit ton corps bouger
Personne ne dénote ton haleine moite
Aucun ne cherche dans tes yeux grands
L'amour, quand ils pleurent amants
Sous le ciel obscur elle distrait la cité
Elle oublie les ruines, les charognes
Elle devient cité de contes imaginaires
Ne se rappelle plus les récits sanglants .
Quand je contemple ton visage, j'écris.
La nuit devient froide comme en décembre
Et avril verdoyant prend un air funèbre
Pourquoi trempes-tu ces pieds délicats dans la boue ?
La cité en hivers, ressemble à un cimetière maudit
Sans toi la vie n'a rien de si charmant
Sans toi aucune chanson ne me plait.
Quatrième danse
Le printemps sent l'humidité et le froid
La citadelle tressaille soudain la nuit
Elle est laide et se promène dans la rue.
Je me souviens de tes moments tristes
Elle se méfie du voyageur solitaire
Qui se prête pour quitter sa fête
Elle va danser aussi cette nuit
Elle aime, elle charme,
Elle ment, elle séduit
Elle pleure.
Je me fatigue et je regarde le ciel
A qui sonneront les tambours,
Les cloches ?
Attendras- tu ton amant pour lui dire :
« À Dieu » ?
Je cours tout au long des murailles,
Sans raison
Mon cauchemar crée son poisson d'avril.
Et je me trouve possédé de démons
Païens et maléfiques.
Mes peines ont changé ta joie
En silence.....
Hicham.l
Le MONDE POURRI
DANS LEQUEL l'ON POURRIT
USURPE NOS REVES DORES
TOUT MOTIF EST D'abord intérêt
Le mal d'abord vous sourit
Vous traine amèrement après
La rose a tant pleuré
Les éperons que l'ouragan déchirait
Les étreintes que l'abeille lui refusait
Les litanies que des rossignoles opprimaient
Les idylles épelées à moitié
Les injustices grassement éparpillées
UN poème "banal" inachevé...
Imane
Mon inspecteur d’antan
Aussi longtemps que je vivrai, je me souviendrai de cet inspecteur qui, à pas furtifs dans ma classe arrivait toujours en vrai inquisiteur. Il ne disait ni bonjour ni bonsoir s’imposant en parfait dictateur. Sans gêne aucune à mon bureau, il s’installait arborant son air fureteur.
Prise de panique , bien des fois , je mettais mon tablier à l’envers et du coup, je ne savais plus si j’avais une leçon de maths ou de grammaire .Perdant mes mots , bafouillant , avalant bien sûr ma langue de travers . Je brouillais mes figurines, mettant le père à la place de la mère.
Comme par miracle, soudain, j’excellais dans le japonais ! Evidemment, mes élèves ne comprenant rien, se grattaient la tête et le nez stupéfaits de me voir manier une langue que personne ne connaît ! C’était toujours ainsi! Une autre langue chaque fois qu’il venait ! Que voulez-vous ? Un don inné !
En fin de séance,ayant du mal à respirer, tellement je transpirais…Tremblante , telle une poule mouillée au propre comme au figuré devant mon inspecteur qui n’arrêtait pas de souffler et de respirer. Mes chérubins, eux riant sous cape, me lorgnaient d’un air sidéré . . .
Proposé par Amina AFIFI (Professeur du Primaire)
Loin des vieux livres de grammaire
Écoutez comment un beau soir
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir...
Parmi mes meilleurs auxiliaires
Il est deux verbes originaux
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau
Bien qu'opposés de caractères
On pouvait les croire jumeaux
Tant leur histoire est singulière
Mais ces deux frères étaient rivaux
Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir
À ne vouloir ni dieu ni maître
Le verbe Être s'est fait avoir
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro
Alors qu'Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego
Alors qu'Être toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego
Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder
Avoir était ostentatoire
Dès qu'il se montrait généreux
Être en revanche, et c'est notoire
Est bien souvent présomptueux
Avoir voyage en classe Affaires
Il met tous ses titres à l'abri
Alors qu'Être est plus débonnaire
Il ne gardera rien pour lui
Alors qu'Être est plus débonnaire
Il ne gardera rien pour lui
Sa richesse est tout intérieure
Ce sont les choses de l'esprit
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix...
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord
Entre verbes ça peut se faire
Ils conjuguèrent leurs efforts
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier
Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être c'est exister
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.
Paroles et Musique: Yves Duteil 2002
Ce soir là…
Ce soir là, la lune et les étoiles gémissaient
Ce soir là, le ciel plus sombre pesait
Ce soir là, les sons, banalement, me fuyaient
Ce soir là quelqu’un du quartier manquait
Ce soir l’homme qui logeait à côté
A trépassé.
Savez-vous comment on le nommait ?
Savez-vous s’il était seul ou marié,
Ce qui lui donnait l’euphorie,
Ce qui lui donnait la nausée…
Avez-vous, pour une fois, eu l’audace dans la criée
D’écouter ces gémissements qui de chez lui s’élevaient
Avez-vous eu le temps de le chérir, de l’apprécier, de le remarquer !
Ces hommes et ces femmes qu’on désigne voisins
Pourquoi résident-ils tout près ?
Si les cœurs sont aussi étranges
A quoi bon peupler un quartier ?
Imane
Commentaires (3)
1. imane 27/02/2013
Ne vous cachez pas
les oiseaux se cachent pour mourir
ne vous cachez
je ne peux vous imaginez périr
ne vous cachez pas
ne privez pas ce qui vous aiment de votre sourire
ne fuyez pas , vous revoir serait un plaisir
ne vous cachez pas
les oiseaux se cachent pour mourir
Ne soyez guère un oiseau s'il le faut
soyez un soleil ,soyez le soleil
cachez vous un moment pour mieux resplendir.
2. Hassan AIT AKKI 14/08/2012
L'aigle
Aigle, roi de l'azur.
Terreur des ciels et des montagnes.
Qu'as-tu? Où sont tes aventures,
Tes chants de liberté sur la campagne?
Aigle, roi des nuages,
La cime est aux courageux.
Et Le champ aux oiseaux des cages
Le ciel sans toi est ténébreux!
Aigle, roi de l'horizon.
Reste fort malgré les affreux nuages,
Et sans cesse, répète de la liberté la douce chanson…
Survole le champ aux cages,
Pour dire aux voyageurs ailés mais immobiles:
"Sans la liberté et l’espoir, la vie est vraiment futile »
Hassan Aït Akki
3. Hassan AIT AKKI 14/08/2012
Un jeune couple
C’est un jeune couple
Qui recommence une histoire éternelle
Sur une rivière douce et belle
Il dessine son existence souple
Que le monde n’a jamais entendue :
Deux âmes sont assises sur une barque
Entourées de bouquets de fleurs pacifiques
Qui donnent au lieu une couleur magnifique.
Une rose aux Yeux Baissés,
Chante son Passé Simple trépassé
Sous la lune d’une Nuit Sacrée,
Elle décrit la Civilisation, ma Mère navrée.
Juste à coté un roseau pensif
Déclare l’histoire du Fils du Pauvre passif
Avec l’Enfant du Sable plein de rage,
Il solennise Moha le fou, Moha le sage.
Tout au long du voyage plein de sourires,
Le jeune couple commence à fleurir
Et à embaumer le jardin des Fleurs du Mal
Qui a creusé déjà son canal.
Sur les rives de la poésie française,
La barque du couple heureux
Fait son escale sur le lac des amoureux
Où il chante ses vers d’amour sur une falaise.
Que le champ des passions n’a jamais vécu
Sur la Mère du Printemps douce
Où naviguait le Vieux Couple heureux.
Et toute la rivière célèbre l’arrivée du jeune couple
Qui essaye de jouer avec ses doigts
Ses premiers chants sur la lyre française.
Hassan Ait Akki